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Toute une saison de pêche blanche dans le fjord

De l’avis de l’expert numéro un de la pêche blanche sur les glaces du fjord du Saguenay, Rémi Aubin de Promotion pêche, la saison, qui s’est terminée dimanche, aura été une des meilleures depuis fort longtemps.

« Nous avons connu une saison formidable non pas en termes de quantité de prises, mais bien en termes de qualité », explique Aubin.

« Nous assistons au retour du sébaste, du 6-7-8 pouces en quantité, ce qui prouve que cette espèce est en voie de reprendre sa place de choix qu’elle occupait dans le passé. Cela fait la joie des pêcheurs qui rêvent de revenir aux années 1980 alors que l’espèce était en surabondance et que les parties de pêche étaient très fructueuses », ajoute-t-il.

Il n’y a pas que le sébaste qui a redonné espoir aux pêcheurs.

« Pour le turbot, aussi appelé le flétan du Groenland, les prises étaient tellement au rendez-vous qu’à plusieurs reprises, des pêcheurs ont fait leur limite. Dans le cas de la morue franche, alors que dans le passé la moyenne se chiffrait autour de trois ou quatre livres, cette saison, nous avons vu beaucoup de spécimens à des poids de 8-9 et même 10 livres, jusqu’à 20 livres parfois. Cette espèce semble elle aussi avoir opéré un retour dans les eaux du fjord. »

Un nouveau venu imposant

Le retour du flétan de l’Atlantique dans le Saint-Laurent fait en sorte que l’espèce est de plus en plus présente dans les eaux du fjord.

« J’ai 47 ans et je pêche depuis mon enfance sur les glaces. Un phénomène nouveau pour nous, c’est l’arrivée du flétan de l’Atlantique, avec des prises très impressionnantes. On parle ici de spécimens de 100 et 150 livres, des poissons qu’on ne voyait pas dans le passé. Naturellement, il faut remettre à l’eau les spécimens de cette espèce, mais avouez que c’est quand même impressionnant à voir un poisson qui mesure plus de six pieds », raconte Aubin.

Si la pêche a été bonne, les conditions l’étaient moins.

« Nous avons connu un hiver difficile, avec beaucoup de vent et des périodes de grand froid, ce qui en a forcé plusieurs à pêcher uniquement à l’intérieur des cabanes. Malgré tout, un sondage fait auprès des pêcheurs a indiqué que le taux de satisfaction cette saison dépassait les 80 %. »

L’activité se développe

Au fil du temps, l’expert a noté d’importants changements dans la pratique de l’activité.

« Si, au départ, il n’y avait que de vrais mordus de pêche qui voulaient absolument prendre du poisson, aujourd’hui, dans le secteur de La Baie où nous sommes, on note que le village principal accueille plus de petites familles. On voit aussi apparaître de plus en plus de gens avec des cabanes de pêche mobiles, qu’ils tractent avec une motoneige. Ils vont plus loin pour s’isoler et vivre une aventure de pêche bien différente.

« Je crois qu’on peut facilement dire que les retombées sont de l’ordre de 5 millions $ non seulement pour le secteur de La Baie, mais aussi pour toute la région. Les gens viennent ici, achètent du matériel, de la nourriture, vont au restaurant, à l’hôtel, tout ce qui fait virer l’économie dans une période où ça serait vraiment tranquille chez nous », précise Aubin.

Le fjord du Saguenay est le seul endroit dans l’est du Canada où la pêche aux poissons de fond est permise.

Reproduction autorisée par Julien Cabana de sa chronique parue le mercredi 13 mars dans le Journal de Québec

Auteur : Julien Cabana

Catégorie : Pêche

Publié le : 2019-03-13 12:46:34