La faune est bien gérée sauf pour le caribou !
En dépit des conditions climatiques et environnementales, non seulement la faune du Québec se maintient, mais augmente et se développe de façon remarquable.
Cette révélation provient d’un docteur en biologie, reconnu comme une sommité nord-américaine et même mondiale des populations et de l’habitat du cerf de Virginie, Jean Huot, récipiendaire du ministère de la faune du Prix Harfang des Neiges 2024, pour sa contribution aux sciences de la faune.
Jean Huot est qualifié de précurseur et de pionnier en gestion et en conservation de la faune. Retraité de l’enseignement universitaire, il agit comme conseiller scientifique senior. « Jean Huot a été un mentor de nombreuses générations d'étudiants et de chercheurs. Au cours de ses 50 années d'engagement en faveur de la faune, il a contribué à la protection de multiples espèces fauniques et à leurs habitats », retient le ministère.
Quant à son appréciation de la faunique actuelle, et quoiqu’il se dise quand même surpris de son constat, Jean Huot estime que le Québec peut compter sur plusieurs organismes qui lui sont propres et qui contribuent au bon état de la faune.
« Nous avons développé des zecs, des pourvoiries, des réserves fauniques qui font un travail extraordinaire d’accès à la nature et en conservation de la faune, en appuyant les biologistes et les gestionnaires du ministère. Dans l’ensemble, la sauvagine augmente, le cerf étend son aire de distribution, aussi en nombre, et l’orignal se porte bien et il supporte bien les coupes forestières », affirme Jean Huot, en entrevue cette semaine à « Rendez-Vous Nature ».
Le caribou est en péril
Mais, de tous les grands gibiers, le caribou, comme celui du Parc de la Gaspésie, demeure la seule ombre sérieuse au tableau. « Le caribou forestier est la seule espèce en péril pour laquelle on a peu d’options », déplore le scientifique qui a une position bien tranchée sur l‘avenir de cette espèce… « Mais dans l’ensemble, poursuit-il, on gère bien notre grande faune qui s’est bien maintenue en nombre et en densité, même la petite faune forestière ».
Lors de cet entretien, Jean Huot commente aussi la Restriction de la Taille Légale des Bois, la RTLB, réclamée par les chasseurs, alors que Québec ne répond pas à leurs attentes. « C’est un aspect plus social, que biologique. Récolter de jeunes mâles d’un an et demi aux bois insignifiants, c’est gaspiller. Mais augmenter la reproduction par la RTLB n’est pas une évidence. Le tiers des faons ont deux pères… ».
Une entrevue à ne pas manquer avec Jean Huot qui aborde aussi l’importance des exclos; garde-manger naturel, sur Anticosti, et la relocalisation des cerfs des parcs urbains dans des zones moins denses en cervidés, notamment.
On peut entendre ou réentendre cette entrevue en cliquant sur le lien ci-dessus.
Photo du haut : Au cours de ses 50 années d'engagement en faveur de la faune, Jean Huot a contribué à la protection de multiples espèces fauniques et à leurs habitats. La lauréat de la catégorie « Contribution des sciences à la faune », à 80 ans, s’est dit très heureux de recevoir cette reconnaissance du gouvernement, après tant d’années consacrées à la faune. (Photo autoportrait Jean Huot)
Auteur : Ernie Wells
Catégorie : Nouvelles
Publié le : 2024-06-12 18:50:53