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Après 40 ans, la Fondation de la faune prévoit un grand virage

« La Fondation de la faune du Québec est la meilleure organisation, au monde, pour faire des Québécois des acteurs de changements en matière de protection de faune et de son habitat »

Son président-directeur général, Jean-Claude d’Amours, ne pouvait livrer meilleure réflexion, exprimée avec une fierté bien légitime, en entrevue cette semaine à « Rendez-Vous Nature », en cette année du 40e anniversaire de la Fondation. 

Si beaucoup de choses ont changé en quatre décennies, les prochaines années seront très exigeantes pour la FFQ qui bénéficie d’un budget de 18,5 M$, auquel contribuent les chasseurs, pêcheurs et trappeurs pour 4 M$.

Sur chaque permis vendu, un montant de 3$ va à la Fondation. Les enjeux sont grandissants, et les besoins augmentent.

« Qu’on pense à la destruction des habitats par le développement et l’occupation du territoire, la pollution, l’exploitation des ressources naturelles, les changements climatiques et les espèces exotiques envahissantes dans les plans d’eau », énumère notamment le #1 de la Fondation de la faune.  

Tournant significatif

La contribution des chasseurs ne suffit pas. Le développement de partenariats comme avec Hydro-Québec, le ministère des Transports et de la mobilité durable, le Secrétariat du plan Nord, notamment, permet à la Fondation de la faune de gérer des projets aussi pour d’autres organisations, dans la perspective d’améliorer constamment les habitats et les conditions de la faune, petite ou grande, de toute nature.

Pour ces raisons et bien d’autres, l’année du 40e anniversaire marquera un tournant significatif dans les façons de faire d’une fondation, née du grand déclubage de 1978, lequel a donné naissance aux zecs, réserves et pourvoiries.

« On anticipait alors que les québécois allaient envahir la forêt, et qu’il y aurait des impacts sur les ressources fauniques et leurs habitats. Un groupe de travail a été formé en 1980, et le rapport déposé en 1983, suggérait que Québec créé un fonds de conservation. Et la Fondation de la faune a vu le jour en 1984, sous le ministre Guy Chevrette », relate Jean-Claude d’Amours. En 40 ans, 122 M$ ont permis de réaliser 6 112 projets de conservation et d’aménagement et de protéger 44 000 hectares d’habitats fauniques

Les temps changent

Beaucoup de choses ont changé en 40 ans, comme la destruction des habitats par le développement et l’occupation du territoire, la pollution, l’exploitation des ressources naturelles, les changements climatiques, et l’arrivée des espèces exotiques envahissantes dans les plans d’eau. Les enjeux sont grandissants les besoins augmentent.

Surtout que 80 % des habitats va changer au cours des 50 prochaines années. La réflexion des administrateurs de la FFQ modifie la vision du futur en faveur du soutien pour des projets structurants et innovants.

« On veut soutenir moins de petits projets, et investir dans des projets qui auront des impacts plus grands. On doit changer nos façons de faire, modifier nos critères d’évaluation des projets soumis, en demandant aux organismes de nous déposer de plus gros projets, plutôt que de petits projets ».

Si la fondation a fait une grande différence au cours des 40 dernières, celle qu’elle doit faire dans les années à venir doit être encore plus grande et plus significative. Nul doute que la Fondation de la faune est encore plus pertinente aujourd’hui qu’il y a 40 ans.

« L’avenir et les prochaines années devront être encore plus significatives. Les défis seront encore plus importants, des enjeux s’ajoutent et on doit se donner les moyens d’affronter tout que s’en vient. On ne sait pas ce que l’avenir nous réserve et on doit donc sortir du cadre actuel qu’on occupe depuis 40 ans », estime Jean-Claude d’Amours.

Et le caribou ?

Impossible, lors de cette entrevue à « Rendez-Vous Nature », de ne pas aborder la sauvegarde du caribou. 

« Il (le caribou) fait partie de notre mission. Québec est en consultation sur son plan du caribou. On doit déposer un mémoire au gouvernement sur le rôle que peut jouer la FFQ. Nous allons suggérer de restaurer les chemins forestiers par du reboisement. À court terme, les chemins ont un impact significatif sur l’habitat du caribou. Le morcellement de son habitat est très nocif. Il faut restaurer et reboiser pour l’éviter. On a le choix entre faire partie de la solution, ou faire partie du problème. En travaillant avec l’industrie forestière et touristique, les municipalités, et les groupes autochtones, on devrait trouver une voie de passage pour le caribou gaspésien, notamment », estime le PDG de la Fondation de la faune du Québec.

On peut entendre ou réentendre cette entrevue en cliquant sur le lien ci-dessus.

Photo du haut : « L’avenir et les prochaines années devront être encore plus significatives. Les défis seront encore plus importants, des enjeux s’ajoutent et on doit se donner les moyens d’affronter tout que s’en vient », estime le PDG de la Fondation de la faune, Jean-Claude D'Amours. (Photo Courtoisie FFQ)

 

 

 

 

Auteur : Ernie Wells

Catégorie : Nouvelles

Publié le : 2024-06-03 18:34:31