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Un demi-siècle au service des motoneigistes

Depuis 50 ans, la Fédération des clubs de motoneigistes du Québec travaille pour assurer le réseau québécois de sentiers avec ses clubs.

Réunis en congrès en fin de semaine dernière au Fairmont Le Manoir Richelieu, les délégués des 197 clubs du Québec ont souligné de belle façon cet anniversaire, tout en se tournant vers l’avenir de leur organisation.

Dans les années 60, pour se sortir de l’isolement de l’hiver, des gens d’un peu partout se sont procuré ce nouvel engin unique, la motoneige. Ils étaient empreints de liberté et se promenaient un peu partout. Les pinces coupantes étaient souvent à l’honneur pour éliminer les obstacles.

Rapidement, la motoneige est devenue un engin détestable pour bien des gens, alors qu’en réalité, elle se voulait un véhicule de loisir. Pour mettre fin à ce phénomène de négativisme, de fervents amateurs qui voulaient sauver leur loisir ont fondé, en 1974, la Fédération des clubs de motoneigistes du Québec. La FCMQ est devenue alors le seul intervenant auprès des autorités gouvernementales.

Une équipe de visionnaires s’est mise en branle pour doter le Québec d’un réseau de sentiers et pour encadrer l’activité. Au fil du temps, 11 hommes se sont succédé à la tête de l’organisation.

Leur désir était de faire reconnaître la motoneige comme un loisir sain et un moteur économique important.

Ma première rencontre, en 1977, avec le président de l’époque, Michel Doyon, m’a permis de découvrir leur vision et leur détermination à faire reconnaître le monde de la motoneige. Ses successeurs ont poursuivi les mêmes buts pour en arriver à bâtir une solide organisation.

Des bénévoles chevronnés

Malgré toute la bonne volonté dont ils pouvaient faire preuve, les dirigeants de la Fédération ne pouvaient rien faire sans l’apport des clubs et de leurs bénévoles. Ils ont bâti le réseau et sont les piliers du monde de la motoneige au Québec.

Chaque hiver, ces hommes et ces femmes engagés donnent tout pour monter le réseau et l’entretenir. Grâce à eux, l’accès entre les régions est possible. On peut faire le tour du Québec en motoneige.

Leur engagement indéfectible, année après année, a permis de monter et de tenir à bout de bras le réseau de sentiers. Ils sont vraiment les piliers du plus beau réseau de sentiers de motoneiges au monde, avec plus de 30 000 km.

 

Le congrès de la fin de semaine, avec son taux de participation exceptionnel, a prouvé leur engagement et leur fidélité à leur Fédération.

Maintenant, l'avenir

Après 50 ans à fonctionner selon le même modèle, l’heure est aux changements afin d’assurer la pérennité du réseau de sentiers. Plusieurs nouveaux facteurs sont entrés dans la danse, comme les changements climatiques, les coûts de plus en plus imposants pour les opérations d’un club, sans oublier toutes les normes gouvernementales qui sont venues compliquer la vie des clubs.

Tout au long du congrès, les délégués ont été appelés à participer à des ateliers sur différents thèmes. Il a été question de la gestion financière et du processus budgétaire de cette nouvelle réalité des clubs, le nouveau modèle de financement, sans oublier une réflexion importante sur le réseau actuel et les modifications à y apporter s’ils veulent le maintenir.

Les coûts d’entretien d’un sentier sont de 1000 $ du kilomètre. Les changements climatiques causent aussi beaucoup de torts avec des hivers plus doux et très courts, entraînant du même coup une baisse du nombre de membres.

La réflexion proposée par la Fédération est de revoir le réseau en essayant de trouver des solutions pour assurer sa pérennité, via une meilleure répartition des sommes d’argent disponibles pour son entretien.

Les revenus baissent et les dépenses augmentent. Il faut trouver le moyen de travailler avec les sommes disponibles. L’an dernier, la vente des droits d’accès a baissé, passant sous la barre des 100 000 avec un total de 97 000. Il y a 469 surfaceuses en marche dans le réseau. Ces machines coûtent maintenant plusieurs centaines de milliers de dollars.

Les changements climatiques causent aussi des problèmes pour l’entretien des sentiers. Même l’été, le climat influence les opérations hivernales. La dernière tempête que nous avons connue a causé des dommages pour plus de 1,2 million $ dans le réseau.

Ces réalités nouvelles forcent les clubs de motoneige à s’adapter et à trouver des solutions pour rendre la vie meilleure aux bénévoles et aux amateurs de motoneige.

Les dirigeants de la Fédération ont choisi de discuter avec les clubs, et non pas de leur imposer des solutions pour affronter ces nouvelles réalités. Les choses doivent se faire dans un esprit de collaboration.

Une nouvelle équipe

Ce congrès du 50e anniversaire a été la dernière partie jouée pour le président depuis cinq ans, Réal Camiré. Il a su mener les destinées de la Fédération de main de maître, afin d’arriver à la réalisation des changements devenus nécessaires.

Les membres du conseil d’administration ont choisi de confier la présidence à Normand Béchard, le représentant de la région des Laurentides.

Auteur : Julien Cabana

Catégorie : Motoneige-Quad

Publié le : 2024-09-23 00:00:05