« Les adeptes doivent chasser pour le plaisir »
Le chroniqueur et guide de chasse professionnel, Charles-Henri Dorris, invite les amateurs de grands gibiers à se rapprocher, dit-il, « Du plaisir de la chasse avant tout », et de s’éloigner de la pression de performer.
Selon le spécialiste de la grande faune, avec le temps et les réseaux sociaux, de nombreux chasseurs s’éloignent du simple plaisir de pratiquer leur activité traditionnelle.
« Le plaisir de la chasse avant tout est en train de s’éloigner des chasseurs, lesquels se mettent de plus en plus de pression de performance. Avec les réseaux sociaux, bien des amateurs aiment être vus de tous comme de bons chasseurs », estime Charles-Henri Dorris.
En entrevue cette semaine, le collaborateur de « Rendez-Vous Nature », y voit un paradoxe dans cette attitude.
« Par cette « pression de performance », ils passent pour d’excellents chasseurs, alors que la qualité de chasse et la récolte diminuent. C’est aberrant. Au Québec, depuis deux à trois ans, la qualité de la chasse diminue drastiquement. Le nouveau plan de gestion du cerf de Virginie 2020-2027 est fortement critiqué, mais à atteint des objectifs souhaités par les gestionnaires. Les densités de cerfs ont nettement diminué dans plusieurs zones. Mais pire, les ratios mâles - femelles sont plus inquiétants qu’ils l’étaient. Après trois saisons de ce plan, la qualité de chasse, surtout aux mâles, s’est fortement détériorée. De nombreux adeptes n’ont même pas acheté de permis au Québec en 2022, en raison de la piètre qualité de chasse. Le pire à venir est qu’il se vendra moins de permis », affirme Charles-Henri Dorris.
Biches et de jeunes mâles
Et dans ce cas, que reste-t-il de la chasse du chevreuil ?
« Des biches et de jeunes mâles. J’invite tout chasseur à réfléchir sur leur chasse. En attendant le jour ou la qualité de récolte sera de retour, pour éviter la déception, donnez-vous des objectifs réalistes en fonction des bêtes que vous avez sur votre territoire de chasse. Sans de grandes attentes, vous apprécierez davantage votre activité. Faites comme moi et revenez à la base, la chasse à l’arc, pour augmenter le niveau de difficulté et du coup, accroître sa satisfaction en prélevant des chevreuils plus modestes. En particulier si une zone permet la récolte de biches, j’invite les chasseurs de cerfs à le faire à l’arc »
Charles-Henri Dorris prêche par l’exemple. Lors des deux dernières saisons de chasse aux chevreuils au Québec, il a récolté deux biches à l’arc, et sans appâts.
« Les deux biches furent récoltées sur des terrains différents et dans deux zones différentes. J’ai ressenti plus de fierté, de satisfaction et j’ai même éprouvé plus de nervosité à cibler mes biches en 2021 et en 2022 que mes deux gros mâles des deux mêmes saisons en Alberta ».
Charles-Henri Dorris est d’avis que les chasseurs doivent éviter de chasser pour plaire aux autres. « Un chasseur doit chasser pour lui », tranche-t-il lors de cette entrevue à « Rendez-Vous Nature ».
Cliquez sur le lien ci-haut.
Auteur : Ernie Wells
Catégorie : Opinion
Publié le : 2023-01-26 16:26:00